Quand une musique cesse d'être jouée, nous ne l'entendons plus que par l'émotion qu'elle nous a procurée. Quand une peinture s'achève, pourquoi devrions-nous encore la voir ? Les musiciens trouvent leur plaisir dans le fait de jouer de leur instrument dans l'instant présent. Pour Mathias Duhamel, il en est de même pour la peinture en live. Aussi, pour aller au bout de sa démarche d'analogie entre peinture et musique, un drap de silence succède à l'œuvre fraîchement réalisée et la recouvre, éteignant sa perception directe et obligeant chacun à ne conserver que la mémoire émotionnelle du moment vécu. Comme à la fin d'un film, les scènes successives de ses peintures disparaissent sous des bandelettes de coton de façon irréversible dès la fin des concerts.